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Le choix du documentaire a, dès le début, été pris en raison de mes expériences passées où j’avais pu noter le manque d’intérêt et le peu de connaissance des jeunes pour ce genre cinématographique. En leur proposant une démarche documentaire, je leur ai montré également que le cinéma documentaire peut facilement les amener vers une prise directe sur le monde, sur des sujets de société, comme sur une expression créative personnelle. Dans cette dynamique de nombreux projets ont abouti et ont trouvé leur réussite dans les relations humaines, la qualité des actions proposées et la mise en place de multipartenariats.

Depuis 2010, c’est au sein de l’association la 25ème Image en Limousin dont le but est de développer des projets citoyens et culturels en plaçant le cinéma documentaire au cœur de ses projets, que je poursuis cette activité professionnelle. La transmission, l’ouverture vers les autres, la lutte contre les inégalités, l’envie de mixité, sont les valeurs que tous les membres de l’association portent en eux et souhaitent faire partager via la création audiovisuelle pour tous.

Dans cette dynamique, je suis soutenue dans mon travail d’animatrice cinéma pour développer des ateliers éducatifs et participatifs sur le territoire du Limousin.

En voici quelques exemples: Avec des jeunes collégiens du collège Pierre de Ronsard, situé dans un quartier prioritaire à Limoges, où depuis 2014 j’imagine avec l’enseignant en arts plastiques des ateliers Ciné-Doc  » Le reflet de nos histoires « . Ce travail mené en co-construction avec l’enseignant depuis cinq ans, nous a amené à faire évoluer l’activité vers un atelier Ciné-Art depuis 2019.

Avec des enfants manouches, je les ai amenés à réaliser un film autour de leur jument « Katie », qui vivait avec eux depuis 30 ans. Aidée par un comédien, j’ai proposé aux jeunes des ateliers pour qu’ils puissent écrire et enregistrer la voix off du film. Ils ont par la suite à trois ou quatre découvert le travail de montage son et image et participé ainsi à toutes les étapes du film, jusqu’aux diffusions en avant-première au Ciné-Bourse de Saint Junien et dans leurs collèges. Le livret/DVD « ma vie avec Katie une histoire de manouche », qui nous éclaire sur un mode de vie qui disparait petit à petit, celui du temps des roulottes, est le résultat de cette action mise en place en dehors du temps scolaire.

– avec les participant.e.s des ateliers Cinemametiers: de 2012 à 2018 j’ai sillonné les routes de la Haute-Vienne avec une autre réalisatrice, Marie-élise Beyne, pour que des jeunes issus d’établissements scolaires, de missions locales, des adultes en insertion professionnelle, réalisent des films d’ateliers pour présenter des métiers et les professionnels qui les exercent tel « Un collège pour tous » sur le métier d’enseignant d’un public non francophone vu par des jeunes du Collège Donzelot de Limoges – « Sur les planches » présentant le métier de dessinateur de BD vu par des jeunes de la Mission Locale Rurale –« Julien à l’école » sur le métier d’agent territorial spécialisé des écoles maternelles (ATSEM ) réalisé par un groupe de cinq femmes habitantes du quartier de la ZUP de l’Aurence à Limoges. Comme le film  » Dans l’ombre et pourtant » réalisé avec un groupe de femmes en partenariat avec le Secours  Populaire de la Hte-vienne, qui met  à l’honneur le métier d’aides soignant.e.s

Puis nous avons été chargées en 2018 de faire une évaluation qualitative sous la forme d’une « plateforme web « . On peut y trouver des cartes postales sonores, des pastilles vidéos, des interviews des participants, pour montrer   les coulisses de ces ateliers, qui fait quoi? comment cela s’organise ? et surtout donner la parole aux participants pour savoir ce que cette expérience leur  apporte  et ce qu’ils en ont retiré pour leur vie future, notamment sur un plan professionnel.

Enfin, comme dernier exemple, je choisis de vous présenter l’atelier qui s’est déroulé dans le cadre d’un projet national expérimental intitulé « la République des Images ». Dans un binôme avec la réalisatrice Suzanne Chupin, nous avons proposé à un petit groupe de six jeunes de 8 à 14 ans d’y participer dans un partenariat avec le Secours Populaire. Dans ce dispositif, les jeunes ont fait un premier film « Portrait citoyen : Claudie Gentil » autour d’une femme qui les a touché par son engagement. Une façon concrète et créatrice pour ces jeunes d’appréhender une réalité d’entraide et de partage. Le deuxième film  » Pris sur le vif  » est constitué de micros trottoirs sur un marché populaire de Limoges pour aller à la rencontre de jeunes, d’adultes, de personnes âgées, qui spontanément s’expriment sur les valeurs de la république : Liberté, Egalité, Fraternité.

J’ai commencé ce travail d’animatrice cinéma avec l’association Varlin Pont-Neuf en 1996 où, au sein du Foyer des jeunes Travailleurs, j’ai créé et coordonné un « Pôle Image » jusqu’en 2010 en y développant notamment les ateliers Studio Image. Ainsi je vous propose pour conclure un regard en arrière sur la décennie 2000/2010. Tout d’abord, en 2001, au sein de l’association Varlin Pont neuf, j’ai motivé 10 jeunes de 18 à 20 ans à découvrir la démarche documentaire. De cet atelier, je me souviens des soirées de discussion avec ces jeunes et l’intervenant Jérôme Amimer, producteur, pour choisir le sujet du film et passer à la phase écriture. Leur choix s’est porté sur l’aide aux devoirs pour les 8-10 ans mise en place par le Centre Social du quartier des Portes Ferrées de Limoges. Je me souviens de la journée où les jeunes enfermés dans la salle télé avec le cinéaste Didier Nion regardèrent leurs rushes (images brutes filmées) – Je me souviens de l’émotion des jeunes face aux premières projections de leur film  » juste pour apprendre » et aux félicitations sincères des spectateurs.

Puis en 2003, avec la Mission Locale de Limoges et grâce à la volonté et à l’enthousiasme d’une infirmière, 8 jeunes de 18 à 23 ans ont réalisé leur film « j’ai gagné un sourire » qui questionne le rôle de nos émotions. Avec leur court-métrage ils ont participé au festival Clap Santé à Antibes pour y gagner le premier prix de réalisation.

L’aventure des ateliers de court-métrages documentaires « Algérie(s) Intime(s) » rassemblés au sein d’un DVD s’est déroulée entre 2004 et 2006. Des adultes, âgés de 20 à 40 ans, se sont retrouvés aux ateliers Studio Image pour réaliser leurs films autour de portraits de français interrogeant leurs liens avec l’Algérie. Le groupe de vingt participants réalisera sept court-métrages comme  » le vent de la paix »,  » les yeux d’Orphée «  et de nombreux bonus « . Une épopée menée avec la réalisatrice Suzanne Chupin qui nous mènera en 2007 en Algérie, à Tlemcen, au festival du film Amazigh afin d’ animer un atelier cinéma « rêves et cauchemars » avec des enfants de 5 à 14 ans.

Dans mon rôle d’animatrice cinéma, j’ai la volonté d’apporter du sens à l’action culturelle cinématographique. Je pense qu’elle est fondamentale, en ce qu’elle permet éveil, imaginaire, mais surtout échange entre les jeunes de milieux, de cultures diverses, et entre les générations.

Je pense que nous devons tisser des relations entre cinéma et éducation populaire, entre cinéma et action publique. Il faut des politiques culturelles et sociales efficaces pour favoriser des actions innovantes prouvant que la marge ou la rue peuvent être des espaces de création concourant à leur manière à l’intérêt collectif.

Faire de l’éducation aux images, comme faire des films documentaires, des films hors des sentiers battus, relève d’une forme de résistance. Ainsi par ces actions modestes et exigeantes, je participe, nous participons, comme l’a imagé Pierre Bourdieu, «  à la création des niches, des foyers de création, des laboratoires d’idées… »

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